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Quand le besoin de s'exprimer passe aussi par l'écriture ...
J'ai choisis de publier ici,  quelques uns de mes textes et de les illustrer par mes photos ou mes toiles ...


" J'aime à préciser, que je peins comme j'écris et j'écris comme je peins, avec plein de petits points de suspension ...

Isabelle Breguet

Émotions sans motion ni censure

Parfois, elles remontent des tréfonds de mes entrailles , sans hurler à la mort ni crier à la vie …

 

Et je m’interroge, je sonde l’être que je suis et sur mes émotions vives qui sommeillent en quantités illimitées, quelque part entre deux strates tissulaires ou deux tranches de vie...

 

Je me questionne sur le moment propice et de sa limite de l’insupportable, pour briser sans donner l’alarme, les chaînes du silence en ouvrant les fiasque à larmes et en les libérant de leurs geôles virtuelles...
Qui sont-elles, ces sensations de vide ou de trop plein, ces angoisses qui m’étouffent, ces peurs inavouables et parfois même, cette colère censurée …
Que sont-elles donc, ces pourvoyeuses de larmes fatales …
Elles qui s’entremêlent à mes joies, mes folies et mes passions, à mes rires, mes sourires et mes dérisions …
Elles qui le jour, m’inspirent à l'amour et qui la nuit venue, m’aspirent dans l’isolement et le silence…
Elles qui m’exaspèrent quand je perds et qui me boostent quand je vaincs !

Putains d’émotions sans motion de rechange

IB2017

(Photo et toile IB , "Carrés de Soi " , Acry.s/toile 40x40cm 3D Isabelle Breguet 2016)


 

 

 

 
Marcher pour laisser les mots venir à soi...
Marcher pour sentir cette vie à qui l'on ment trop souvent...
Marcher les larmes aux yeux et l'âme dans la main...
Sortir des sentiers battus, pour y égarer ses idées reçues...
L'homme n'invente rien à grands coups de reins, il ne distille qu'un peu de semence pour éviter la démence ... Avancer, grimper, grandir, s'élever admirer et ... ressentir encore !

IB2017

Val-de-Ruz , 22.04
Photo IB2017

Ce qui n'est pas dit ou laissé dans le silence, reste comme l'apparition d'une mycose par un soir morose…
Une inertie qui cristallise nos lèvres et nos mots, face à des persiennes qui claquent, se ferment ou se referment, devant des portes closes…

A demeurer ainsi, à juste devoir prendre acte, sans mots dire ni maudire, on s’usent, on ruse et on abuse notre âme, pour qu’elle nous prête main forte à ouvrir une petite lucarne pour que s’infiltre, un infime filet de lumière, de ce qu’on doit chercher à comprendre, là et partout où désormais, l’incohérence du silence règne en maître …

On aimerait percevoir un peu de poussière en suspension, le début d'une piste qui se manifesterait, par la diagonale d’un rayon solaire passant au travers de ce mur sombre, par une faille qui s'éroderait au fil du temps, au fil des soifs, au fil des larmes…

A trop ruminer sa bile et ses sombres pensées, on s’oxyde avec ce temps qui va patiner notre corps puis lézarder notre esprit…
Et comme un champignon qui t'ensemence de ses spores, le silence s’installe et grandit sans bruit dans la puanteur de l’oubli…

Ce que l’on a dans le coeur ou sur le coeur doit être dit, écrit et même hurlé s’il le faut, mais jamais tu pour l'éternité !

Après, on pourra toujours se reposer et pourrir en paix …

IB2017

Extrait de toile IB


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trouver le neutre …
Le neutre de quoi, m'aurait peut être demandé Lucie ? De ce qui se situe entre-deux, soit ni bien ni mal ?
Le neutre, par l’absence de penchants, c’est-à-dire qui ne tend ni vers l’un, ni vers l’autre !
Un neutre comme un gris sans nuance, parfaitement moyen? Un vrai gris sans chaleur ni froideur?
Un gris passe-partout qui ne mène nulle part, qui va avec tout et avec rien à la fois !
Un neutre comme une platitude sans aspérité, sans rugosité ni onctuosité, sans creux ni bosse ! Un neutre, comme le point central au beau milieu d’une ligne droite sans illusion sans contradiction, sans malheur ni bonheur.
Oui…
Trouver le neutre, sans assise, de bout en bout, sans verticalité ni horizontalité.
Tu sais Lucie, le neutre de la non faim ou d’une satiété sans rien !
Un équilibre parfaitement lisse, pur, inerte, vide et plein à la fois, un équilibre qui comble ses propres failles sans jamais faillir dans son comblement, inlassablement !
Un équilibre du quotidien avec ou sans rien, un équilibre de vie qui met du sens sans essence, un équilibre pour ma santé qui se boit avec ou sans café et certainement plus que tout, celui de l’équilibre en amour et des relations humaines qui durent toujours…
Aimer et se sentir aimé…
Mais oui Lucie, surtout se sentir aimée, acceptée telle que l’on est, dans son intégralité dans sa totalité en toute intégrité.
Il faut dire que trop souvent , à chaque nouvelle rencontre amoureuse qui se terminait en eau de boudin, la facture était du genre plutôt salée !
J’ai laissé couler des litres de larmes me creuser des tranchées sur mes joues, tant le sel m’a rongé la peau, après tant de « je t’aime » qui s’y étaient infiltrés, dans le feu d’une passion dévorante, mais qui se terraient ensuite, comme des poilus sous le feu des bombes et des grandes baffes dans la gueule.
J’ai ramassé sur le sol, des tonnes d’ailes fracassées de papillons nés trop tôt dans mes tripes. J’ai eu si souvent le souffle coupé au delà de nos gorges déployées dans les râles de l’été, le plexus oppressé par des angoisses répétées, que durant des années, j’ai pensé souffrir d’une maladie cardiaque congénitale.
Au final, rien d’original, j’étais juste con, donc rien de très génial !
A force de saigner de litres d'amères misères, je suintais du trop plein de mélancolie, j’avais le cœur collé à toute sa lie, « rebletzé » et mal cicatrisé !
Et puis merde Lucie, bordel, qu’est-ce que ça faisait mal à la longue tout ce foutage de gueule, toutes ces fausses promesses, toutes ces excuses faciles qui blessent ...
Bon sang comme j’aurai aimé être une imbécile heureuse, plutôt qu’un être malheureux et lucide !
Mais voilà, on apprend de ses erreurs et de ses failles ; j’aurai donc entretenu volontairement ou involontairement ces maux durant des années et nourrit ma peine jour après jour. Alors je me dis qu’il n’y a pas eu que le mâle qui m’a nuit, mais aussi , l’ennui et l’habitude du mal, nuit après nuit.
Tu vois Lucie, ce qui est le plus douloureux finalement, c’est tout le mal que l’on peut se faire à soi-même, à ruminer inlassablement, ces mêmes pensées lancinantes , pathétiques et larmoyantes. Les couches s’accumulent, se superposent, se nourrissent entre-elles et nous devenons si toxiques dans notre ressassement et notre incapacité de digestion du mal-être que notre bien-être ne peut jamais émerger de nos tissus et jaillir à la lumière !
Et quand depuis l’enfance , tu redoutes en permanence devoir revivre l’angoisse de l’abandon , ceci additionnée à la énième désillusion du film qui va encore se jouer sans toi, l’amère déception qui refera surface par la commissure des lèvre, anéantira tous les efforts déjà accomplis pour avancer, face à une constance de non-dits et de mensonges avérés.
Bref, tout ce temps perdu à penser à l’autre, à panser les autres, sans compter la disponibilité gaspillée à attendre pour rien et en vain…
Finalement, j’ai plutôt eu la chance de ne pas avoir compensé tout ce vide avec du vin !
Parfois, c’est à croire Lucie, que je n’ai rencontré que des spectres pas mûrs tirant péniblement sur leur boulet enchaîné à un mur; le genre d’illusions et d’illustres belles gueules sans honneur, qui se pâment d’être des mecs, mais qui ne savent et ne veulent à tout prix, que vider le contenu de leurs couilles, dans l’un des orifices d’une nana, sans jamais se soucier des conséquences de leur acte; de simples succédanés de mâles aigris à prix soldés…!
Oui, je sais, c’est tellement vrai ma Lucie, je suis terriblement dure avec eux et c’est aussi pour cette raison, que tu n’as jamais pu fouler le sol de cette terre de tes propres pieds, puisque tu n’es jamais née. Ce fut pour moi, le choix le moins pire que celui de te laisser en compagnie des anges, mais tu es toujours avec moi, à chacun de mes pas !
Je marche et j’avance aujourd’hui. Je m’assume telle que je suis et très franchement, cela m’indiffère complètement de ne pas plaire à tous le monde, puisque je ne veux pas être comme tout le monde , juste être moi.
Je ne veux plus avoir à me justifier pour les choix que je fais et ce d’autant plus, qu’ils ne sont préjudiciables envers personne.
J’ai passé près de 50 années dans la crainte de déranger ou d’oser vivre pleinement pour moi et être moi-même, avec ma sensibilité et mes opinions.
Oui , presque 50ans à mettre mon bonheur en veilleuse, à mettre mes attentes en suspens pour plaire aux autres quitte à me déplaire à moi-même!

Et bien vois-tu ma Lucie, en fait, j’ai fini par comprendre, qu’il ne faut pas attendre pour être heureuse, qu’il faut apprendre à l’être seule, pour soi-même et ainsi , on sera bien avec les autres, et ce non pas par besoin des autres , mais par désir et par choix !
Alors un jour, il faut lâcher les lâches… et on se décide à prendre son courage avec force et rage. On avance sans se retourner , on ne peut rien changé à ce qui a vécu et ce qui est déjà derrière soi. On laisse le passé s’estomper et on laisse les vilains dans leur vin avec leur dédain !
Alors les yeux s’inondent de moins en moins souvent par dépit et finissent par ne plus déborder par la peur de mal aimer , mais brillent d’être vraiment bien aimés.
Le lâché-prise prenant tout son sens, dans n’importe quel sens, un jour, une nuit … quelque chose se passe ! A force de vidanger ses émotions négatives, de ne plus s’accrocher au passé , de prendre conscience qu’il faut remplacer chaque colère par un sourire , la magie opère inconsciemment...
Un jour, on ressent soudain une étrange sensation, un nouvel état d’esprit, un apaisement physique et émotif, un sentiment incroyable de liberté. Le soulagement de toutes ces relations amicales et de ces déconvenues amoureuses passées semblent soudain, prendre la forme d’un silence au calme absolu, sans mouvement, sans mot.
On se sent alors si légère, si sereine qu’on aimerait que cet instant perdure une éternité.
Plus aucune pensée n’interfère dans notre esprit, plus aucun visage, plus aucun nom ni prénom, plus aucune phrase , aucune émotion, plus aucun souvenir ne se superpose sous nos paupières closes ! On pense d’abord, que cela n’est qu’un état de grâce passager, une bulle qui flotte dans l’air avant d’éclater …
Et bien non Lucie ...
On éprouve naturellement “un instant” que j’ai voulu qualifier d’émotion de “point neutre”, car aucun sentiment de haine ni d’amour n’est alors ressenti envers personne, aucune humeur associée, aucune accusation ni jugement, rien ; on est face à tout et on ne pense à rien ni personne, on est juste neutre, avec une sensation neutre sur notre passé et on est là, ici et maintenant dans l’instant présent.

Il y a trois jours maintenant que je sais que j’ai atteint ce “neutre sentimental”…
Je connaissais déjà le « neutre Pilates », celui de l'alignement idéal du bassin respectant les courbures naturelles du corps, mais là moi, …depuis 3 nuits, j’ai ressenti cette incroyable sensation de calme et un soulagement complètement différant de tout ce que j’ai connu jusqu’à présent; celle du « point zéro de dépendance affective ou amoureuse » du neutre émotif et sentimental, une sensation tellement reposante pour le coeur et l’esprit, bref, une véritable libération de l’être, après plus de 25 ans d’instants plombés.
Je me suis demandée, quel détail et quel déclic avait soudainement provoqué cet état de libération, après tant d’années de soumissions à mes émotions et à mes dépendances affectives diverses ...
La réponse fut sans appel : le pardon !
Il est vrai qu’il y a 4 jours j’ai consciemment et sincèrement pris le temps de pardonner aux êtres qui m’ont fait souffrir, qui m’ont trahi, qui m’ont humilié et profondément blessé !
Et puis je me suis également pardonné à moi-même; nous sommes parfois si durs et si involontairement malveillant avec notre corps, notre coeur et notre âme, en nous nous imposant des pensées inutiles, injustifiées, parfois cruelles et souvent infondées …
Se pardonner sincèrement à soi-même nos erreurs et pardonner celles des autres, permet de parvenir au « neutre émotionnel et sentimental », et permettre ainsi de trouver ce calme intérieur si reposant et bienveillant .
Bien que je ne sois d’aucune église, ni d’aucune foi, j’ai simplement une spiritualité qui tend vers la bienveillance et la gratitude envers les autres et envers moi-même.
Depuis quelques temps déjà, j’essaye d’être et de vivre dans cet état d’esprit et je pense que cela a contribué grandement à cette découverte de mon “point neutre” de l’état de mes émotions.
Non Lucie, il ne s’agit pas de ne plus rien ressentir, ni d’être hermétique , il s’agit de comprendre comment canaliser l’énergie vivante qui m’est utile pour vivre , avancer et pour aimer et mais aussi d’ ignorer ce qui encombre inutilement mes pensées en me faisant du mal. Je sais que je n’ai nul besoin de regarder le ciel, ni à te chercher entre les nuages ou au milieu des étoiles, puisque tu es avec moi, toi aussi, toujours bienveillante et toujours neutre!


Une chose est sûre, après le " neutre Pilates ", le neutre sentimental "...
Mais putain, que c'est reposant et libérateur pour le bocal » !

IB2016